Chapitre 2

Chapitre 2 : Le campement.

 

                Sous la tente l’air était lourd, le chef de campement, le conseiller et enfin le secrétaire en chef était réunis. Ils comprirent que quelque chose clochait, la princesse était accompagnée d’un jeune homme. Il dégageait de ce dernier une certaine aura. Une aura de mort, tout autour de lui, on sentait une immense pression. Même le commandant paladin ne put se retenir de reculer face à cette personne. Pourtant les paladins n’avaient peur de personne.

 

La princesse était assise sur une chaise curule, en face d’elle il y avait une table et trois chaises. Les trois hommes s’assirent, et attendirent que la princesse prenne la parole. Ce qu’elle fit dès qu’ils furent assis.

« Je vous ai réuni pour la simple raison de la personne qui est à côté de moi. Dit-elle

-Ma reine, dit le commandant, vous réunissez le conseil restreint sous l’ordre d’un mécréant, d’un mercenaire ? Qu’elle est cette plaisanterie ? »

La princesse allait répondre à cette question, mais elle sentit une main se posait délicatement sur son épaule. Cette main était chaude, apaisante, ce qui fit que la princesse referma la bouche.

Le jeune homme s’avança, et pris la parole :

« Vous, messires, appartenant aux conseils restreints, vous me devez la vie…. Votre princesse a été victime d’une tentative d’assassinat que j’ai empêché. Imaginez la tête de votre souverain, imaginez sa punition envers les hommes qui devaient la protégée. Bien maintenant que j’ai toute votre attention, j’ai une accusation à porter.»

Sa voix était mélodieuse aux oreilles de la princesse. Mais pour les autres, la voix était menaçante, pleine de danger, comme une rose, si belle mais pourtant piquante, promesse de danger.  

«  Parmi vous se cache un traitre, annonça le mercenaire. Je sais qui est le traitre, mais en le voyant, je me demande sa motivation. D’habitude les traitres ont des motivations précises : la promesse d’un titre plus élevé, de l’or à ne plus savoir quand faire. Mais toi, le traitre, je ne sens pas la soif d’or ni du pouvoir. Dis-moi ce qui te motive. N’ai pas peur ! »

Ça dernière phrase fut prononcé d’une voix métallique, désincarné.

 

Le jeune homme regarda tour à tour, le commandant qui crispa sa main en se sentant insulté, le conseiller le regarda avec un certain dédain et un zeste de défi. Et enfin le secrétaire, il tremblait de tout son corps. La transpiration commençait à lui faire coller ses habits contre sa peau.  Ses lèvres tremblaient de peur. Mais il entama son récit :

« Je ne voulais pas trahir, mais on m’y a forcé….

-Traitre, rugit le commandant en sortant son épée, tu vas payer pour ton crime. »

Mais avant qu’il se lève, le jeune mercenaire fut sur le commandant, il avait une main sur l’épée du paladin qui était à demi sorti et l’autre était proche de son cou, une dague serrait dans le poing.

« Vous ne toucherez pas le secrétaire tant qu’il n’aura pas tout raconté, me suis-je bien fait comprendre ?

-Chien de mercenaire… »

Mais face à la lame proche de son cou, il décida d’acquiescer et de se rassoir. Le mercenaire se remit au côté de la princesse et attendit la suite du récit.

«Je suis originaire du royaume de Toroc. Ma famille m’a envoyé étudié au royaume de Layenor pour devenir scribe. Mais le scribe qui m’enseignait son art m’a envoyé auprès de la royauté pour devenir secrétaire, pour lui j’avais le talent nécessaire pour devenir le secrétaire que la royauté recherchait. Pendant deux ans, je fus le secrétaire particulier du roi, au début c’était rien d’important la rédaction de lois, des trucs banales. Mais au fil du temps, je fus mis dans le secret d’état. Ma famille fut fière de moi, moi qui était le quatrième fils. Ils me trouvèrent une épouse respectable, belle et intelligente. Au départ, j’étais contre ce mariage grotesque mais quand je l’ai vu…. C’était magique…. Elle aménagea avec moi au royaume de Toroc. Tout fut parfait, même si on n’arrivait pas à concevoir….. Quelque temps après, on a reçu une lettre de ses parents qui annonçaient que le père était mourant. Elle partit seule, moi je devais préparer l’expédition de la princesse. Elle fut capturée à la frontière, une lettre m’a été adressée quelques heures après sa capture. Je devais donner tout ce que je savais sur l’expédition si je voulais revoir ma femme en vie. Je suis désolé princesse mais je n’avais pas le choix. Elle porte enfin mon enfant…. »

 

Le jeune mercenaire se sentait désolé pour le secrétaire en chef, on sentait en lui qu’il ne voulait pas faire ce qu’il avait fait. Ce dernier ne pouvait cacher les larmes qui commençaient à couler le long de ses joues. La princesse émut par ce spectacle se leva et serra son secrétaire dans ses bras. Son subordonné ne se retint plus longtemps, il pleura, sans aucune honte, il relâcha tout ce qu’il avait en lui. La peur de perdre son aimée, de devoir trahir la princesse, de jouer l’espion.

 

Quand enfin il se calma, il n’eut plus la force de relever la tête pour regarder la princesse, il se soumettait volontiers à la sentence que la princesse allait donner. Il pensait que tout allait finir d’un moment à l’autre. Il entendit alors la voix douce du jeune homme :

« Si je pouvais faire en sorte que votre femme s’échappe ; travaillerez-vous encore pour eux ?

-Bien sûr que non, dit le secrétaire, je ne travaillerais pas pour eux… Je n’ai jamais voulu ça.

-Bien, voilà princesse, j’ai réglé votre problème, je vais faire en sorte que ce jeune homme retrouve sa femme, enfin si il reste en vie…

-Il restera en vie, je ne le ferais pas tuer, il voulait protéger sa femme, déclara la princesse.

-Donc je vais aller à Toroc… »

Il fit quelques pas vers la sortie, quand il entendit toussoter derrière lui. Il se retourna et vit le conseiller se lever et marcher doucement vers lui. Le conseiller transpirer l’arrogance de la haute Cour. Il devait penser que tout lui était dû et que tout le monde devait lui obéir. Il mit sa main sur le bras du mercenaire pour lui montrer qui commandait, une attitude qui exaspérer le premier. Un conseiller qui essayait de commander un homme de la caste des mercenaires n’est rien d’autre qu’un abruti aux yeux de ce dernier. Sa main aurait été coupée pour cet affront, mais dans ce campement royal, le jeune mercenaire ne devait pas laisser sa fierté commander sinon il aurait des problèmes.

« Messire mercenaire, n’avait vous pas été envoyé pour une mission ? N’êtes-vous pas le corbeau ?

-Comment pouvez savoir que je suis un corbeau et que je suis ici pour une mission ? Personne ne peut le savoir sauf le mercenaire et son contractant.

-Je suis le contractant, j’avais envoyé un de mes hommes vous attendre au rendez-vous mais vous n’êtes pas venu. Maintenant je sais pourquoi.

-Oui, et ?

-Vous devez donc le savoir que votre mission est de protéger une personne de haute importance. On m’avait promis le meilleur mercenaire pour cette mission et je prie de m’excuser mais vous me paressez bien jeune pour ce genre de mission. Et j’avais demandé un groupe de mercenaire en plus. Pas juste une personne…

 -Je vois que je dois vous expliquer deux ou trois trucs… Vous savez qui je suis ? Non pas besoin de répondre, je connais la réponse. Vous faites le fière dans vos beaux habits mais vous êtes ignorant du monde qui vous en tour. Le commandant a sursauté face au nom des corbeaux, je pense qu’il sait qui je suis, n’est-ce pas ? »

Le commandant était devenu livide, le nom des corbeaux étaient connu dans l’armée. Si la moitié des rumeurs étaient vrai, et le commandant n’en doutait pas, ils avaient devant eux un dieu de la guerre. Les corbeaux sont les plus craints et les plus féroces dans le monde de la guerre. On raconte d’ailleurs que les corbeaux n’acceptent que les missions dangereuses, où la garantit de survie est proche de zéro. Et pourtant, on dit que les corbeaux perdent rarement un des leurs. Si les paladins étaient l’élite, les corbeaux seraient l’élite de l’élite. Devant lui se tenait un corbeau, la seule chose qu’il put faire fut un hochement de tête.

« Bien, maintenant voyons encore plus votre ignorance. Mon âge est certes jeune, je dois avoir à peu près l’âge de votre princesse. Mais je suis apte à remplir cette mission. Je l’ai prouvé sans le vouloir en la protégeant déjà. Et je vais continuer en sauvant la femme, car cela éliminera la menace immédiate. Ensuite, pour le groupe de mercenaire, le grand chef m’a envoyé avec tous les hommes sous mon commandement. »

Le commandant respira difficilement, si ce jeune homme était un sergent, il avait onze hommes avec lui, ce qui revenait à la force d’attaque d’un régiment normal. Et si dans le pire des cas il était lieutenant, il avait amené avec lui, trente-six hommes avec lui. Ce qui vaudrait dire que le jeune aurait la puissance d’une forteresse avec lui. Mais c’était peu probable qu’à ce jeune âge il soit lieutenant. Il était plus envisageable de le voir comme sergent ou son second, un caporal.

Mais le conseiller ne se laissa pas impressionnait pour autant, sa fierté en avait pris un coup :

« Vu votre jeune âge je ne dirais pas plus d’une dizaine d’hommes, rien de bien remarquable.

-Ignorant jusqu’au bout, hein ? Bah de toute façon je ne dois rien vous prouver du tout. Le seul qui puisse comprendre un corbeau ici, c’est le commandant. Et celle qui comprend le plus la dangerosité d’un corbeau c’est la princesse.

-Vous ne valez rien je présume, une grande gueule… Je parie que vous n’êtes qu’un éclaireur de pacotille. J’en aviserai à votre supérieur et… »

Il ne put finir sa phrase, une sentinelle venait de faire irruption dans la tente, il salua son commandant, et s’agenouilla devant la princesse. Il tremblait, il avait dû voir quelque chose d’effrayant. Tout le monde se demanda ce qui avait bien put se passer, sauf le jeune corbeau, qui avait un sourire aux lèvres et qui fixait un point. Il fixait certes un point mais il n’y avait que du vide. La sentinelle fit son rapport :

« Ma dame, une armée arrive par ici, ils sont bien plus nombreux que nous… Ils doivent être mille voire plus. Ils seront là dans trente minutes. Les ordres ? »

Le commandant qui pensait avoir compris, regarda le jeune mercenaire. Et en voyant son sourire, son sang se figea. Ils n’avaient pas affaire à un sergent ou même à un lieutenant... Ils avaient affaire à un…

« Commandant, vos ordres, paniqua le conseiller, il est de votre devoir de nous protéger. »

Ne voyant aucune réponse du commandant, la princesse regarda ce que faisait le commandant de son armée. Elle ne comprit pas tout de suite, le silence du commandant. Et quand elle fixa le même point que le général, une idée germa dans sa tête et la fit frissonner.

« Commandant, dit le conseiller paniqué, commandant… Réveillez-vous… »

Ne voyant toujours aucune réaction de la part du commandant et pensant comme un noble de la haute Cour, c’est-à-dire, il ne pensait qu’à protéger sa vie en sacrifiant le reste. Il dit :

« Soldat, préparez-vous au combat, et qu’une dizaine d’hommes se tiennent prêt pour nous permettre de fuir. »

Le soldat qui devait être un vétéran regarda d’abord le conseiller et enfin le général. Il se leva pour donner les ordres aux hommes, mais une main se posa sur son épaule. C’était le jeune homme en armure noir. Il fixait toujours le même endroit en souriant, le soldat le regarda sans comprendre, il devait donner les ordres et cet étranger l’en empêcher. L’étranger prit la parole :

« Est-ce que vos éclaireurs vous ont dit le symbole de l’étendard ?

-Oui c’est un corbeau noir sur un fond blanc. Un corbeau qui pousse un cri.

-Excellent, ils ont une heure d’avance… Soldat, contre ordre, dites à tous que c’est une armée allié. Et pour info, ils sont en tout 1397 soldats et 100 hommes de plus pour tous ce qui est cuistot, médecin et autres. Nous installerons notre camp près du votre, si tu peux prendre trois hommes avec toi et guider les corbeaux au meilleur endroit pour disposer le camp, merci. »

 Le soldat pensa d’abord que l’étranger était fou pour lui donner des ordres mais son regard croisa celui du général qui hocha la tête pour donner son aval. Il partit en courant pour donner ses ordres.

Le conseiller aller ouvrir la bouche, mais le jeune corbeau fut plus rapide.

« C’est malhonnête de se cacher de la sorte commandant Dratasan. »

Il eut un mouvement et un homme d’âge mur apparut là où regardait le jeune homme.

« Je vous prie de m’excuser mon impolitesse princesse mais impossible de rentrer dans le camp sans disparaitre complétement. Dit le fameux Dratasan. Mais je vois que tu as toujours l’œil, me voir alors que j’utilise le manteau de l’ombre….

-Rien de bien surprenant, tu m’as effleuré en passant… Tu es en avance.

-Oui les hommes étaient impatients. Ils voulaient arriver avant l’heure prévue pour… Enfin bref, je ne me suis pas présenté, je suis Dratasan. 1er Commandant des corbeaux. Enchanté.

-Commandant, votre éclaireur n’est qu’un mécréant qui n’a aucune dignité, il s’est permis d’insulter ma sainte personne, il est de votre devoir de le châtier vu qu’il est sous vos ordres. Déclara le conseiller.

-Oh ! dois-je punir cet arrogant ? Dois-je le battre ? Le fouetter ? Quels sont vos ordres ?

-Fouettez-le! Décida le conseiller sans la moindre hésitation et le moindre remord. »

La princesse allait défendre le jeune corbeau, mais une chose improbable se passa. Le commandant Dratasan empoigna son épée et mis la pointe sur la gorge du conseiller. Ce dernier ne comprit pas la réaction du commandant, un subordonné méritait une punition s’il insultait une personne de haut rang. Plus personne ne bougea, ni ne parla. Le jeune après quelques instants de silence, prit enfin la parole :

« Dratasan, il n’est pas bon de sortir son épée devant une princesse, range-la. Ensuite excuse-toi devant la princesse. »

Le 1er commandant fit ce que le jeune homme demanda. Il mit genou à terre et s’excusa. Le conseiller ne comprenait pas. Pourquoi ce commandant avait levé la main contre lui et non contre son subordonné. Il en fit la remarque.

« Vous n’avez toujours pas comprit, Rancas, dit le commandant du campement au conseiller, le 1er commandant obéit aux ordres du jeune homme. Donc ça veut dire qu’il est… »

En prononçant ses mots, le commandant comprit enfin l’énormité de la chose. Il y avait une rumeur qui courait chez les corbeaux. La rumeur disait que leur générale était jeune et qu’à lui seul, il pouvait détruire tout un régiment. Il était l’une des plus fines lames de ce monde. Il aurait occis un dragon d’un coup, il aurait aussi pris à la tête de dix hommes, une place forte en une nuit. Le général avait autant de rumeur que l’armée des corbeaux en avait.

Ce jeune était le cauchemar de toute ennemie... Heureusement, il n’avait participé qu’à très peu de grandes batailles, lui et son armée. Car l’avoir dans son camp signifiait que la victoire était assurée.

 

Le commandant du campement ne put s’empêcher de mettre la main sur son épée, il se tenait devant un énorme danger, mais il ne savait toujours pas si le général des corbeaux était un allié ou un ennemi. Comme s’il avait lu ses pensées, le jeune homme le regarda. Pendant un bref instant, l’homme de main de la princesse eut comme l’impression qu’on sondait son âme. Il s’arrêta même de respirer sous la pression. Le général prit la parole :

 

«  Conseiller, l’homme que vous avez envoyé pour me rencontrer, je n’ai pas pu aller le voir. Vous m’expliquerez en détail ce que le roi vous a dit de faire. Ensuite commandant, vous êtes compétent, avez-vous des recrues, des personnes qui n’ont jamais combattu ou soigner ?

-Oui, j’en ai.

-Si vous voulez vous pouvez les envoyer se former avec les nôtres, comme ça on donnera plus d’expérience aux jeunes qui n’ont pas connu d’adversaire.

-C’est un honneur, et puis-je me permettre de demander aussi aux vétérans s’ils veulent s’entrainer avec vous ? Car à force d’avoir les mêmes adversaires les réflexes s’endorment. Et notre dernière bataille remonte à deux ans.

-Bien sur commandant, voyez avec Dratasan pour l’organisation.  Dratasan, les nouvelles ?

- Les armées du dragon, du tigre et du lynx sont toujours au combat. Leur général vous remette leur sympathie. L’armée du roi est en mauvaise posture. Mais elle tient bon, grâce à nos trois armées des mercenaires. Le front que nous avons quitté est stable, les derniers ennemis ont été tués. Mais malheureusement la ville est une ville fantôme, nous l’avons repris mais les atrocités… Comme les autres villes qu’on a déjà vues.

-Et pour….

-Non, il n’a pas survécu à sa blessure, nous l’avons enterré à l’endroit où il est tombé. Voici, la lettre qui l’a laissé. Je ne l’ai pas ouvert.

- Donne-la moi je vais m’en occuper, c’est mon rôle. Dit le général d’une voix brisé. »

 

La princesse ne comprenait pas la réaction du général, un général devait envoyer ses hommes vers une mort certaine. Alors pourquoi il avait l’air si ému ? Peut-être qu’ils étaient amis. Encore des questions que se posait la princesse envers le jeune général.

Le général se reprit et donna ses derniers ordres :

« Commandant, veuillez simplifier la mise en place de mon campement. Dratasan, je te laisse le commandement et ton second sera le commandant Xillia. Princesse, votre père m’a remis ça pour vous »

Il lui tendit une lettre.

« Conseiller, mes ordres qu’on vous a transmis !

-L’armée  de la princesse se met sous votre commandement, vous devez faire la protection de la princesse votre priorité. Et ce jusqu’à contre ordre de notre roi. 

-Bien, bien, le roi nous a dépêchés ici car une armée de démon arrivera dans quinze jours ici. Nous devons nous organiser pour survivre. Mais je dois d’abord régler le problème de notre secrétaire ici présent. Laissez-moi cinq minutes seul avec lui. »

 

Tout le monde sortit, il ne resta plus que le général et le secrétaire.

« Donc, mon ami tu vas me donner les noms de tes contacts, où est retenu ta famille… Tout ce qui peut mettre utile pour protéger la princesse. »

Le secrétaire vit dans les yeux du jeune homme, une couleur jaune au fond de son bleu, et il avait l’impression d’être avec la Mort en personne. Alors le secrétaire se mit à parler de toute l’organisation.

La menace était sérieuse, il devait absolument résoudre ce problème, mais la mission allait être compliquée. On ne savait pas le nombre exact de troupes ennemies, ni où était gardé la famille.

Mais pour le jeune général des corbeaux, ça sera une promenade de santé. Il avait déjà des idées, mais il devait faire vite. Les démons approchaient rapidement, et sa priorité est de protéger la princesse. Il respira un bon coup, la solution était simple mais Dratasan va encore râler.

 

Il sortit de la tente, ceux qui était sorti l’attendait. Dratasan prit la parole :

« Vous allez encore faire ça ?

-Tu me connais si bien, mais je dois d’abord voir les hommes. Prépare le campement, je viendrais quand ça sera fini.

- A vos ordres ! Mais je ne suis pas d’accord avec votre plan, même si vous êtes sous la prot… »

Quand il vit le regard que lui lança son chef, il se tut. Il en avait trop dit…, il partit faire le campement.

Le commandant resta en retrait, depuis qu’il connaissait l’identité du corbeau, il avait peur. Non, c’était pire que la peur. Il était comme paralysé quand il approchait trop près de lui.

La princesse s’approcha du jeune homme, et lui demanda :

« Vous n’avez pas fait de mal à mon secrétaire en chef, j’espère ?

-Vous savez, je ne suis pas un tortionnaire. »

Après les cris qu’elle avait entendu des hommes qu’il avait tués, elle en doutait. Le mercenaire du comprendre à quoi elle pensait, car ses yeux reflétèrent une immense tristesse.

« Je vais partir sauver la femme. Je serais là dans trois jours, avec la femme saine et sauve. En attendant vous serez sous la protection de Dratasan et de votre commandant paladin. Ne faites plus ce que vous avez fait tout à l’heure. Partir seul serait un suicide pour vous. Et ma mission c’est de vous garder en vie alors ne mourait pas pendant que je suis votre protecteur. »

La princesse ne fit qu’acquiesçait, elle ne voulait plus revivre ce moment. Elle vit le jeune homme s’éloignait, il avançait de façon autoritaire, personne ne se mettait sur son chemin, même les vétérans s’écartaient. Le commandant se posta à ses côtés.

« Cette homme est très dangereux princesse, mais comme il doit vous protéger vous devez plus avoir peur de personne. Si ce que j’ai entendu de lui est vrai, il est l’homme le plus fort des royaumes réunis. J’aimerais croisés le fer avec lui mais je sais que je ne ferais pas le poids.

-Mais commandent, vous êtes très fort, vous avez de l’expérience, vous n’avez pas à avoir peur de lui, si ?

- Ecoutez, il y a une rumeur sur lui, qui me pousse à croire que je suis bien inférieur à lui. Laissez-moi vous en dire les grandes lignes. Il y a de cela quelques années, l’armée des corbeaux était dirigée par une femme, un jour cette femme se promena dans la forêt car elle avait entendu dire que la forêt était hantée par un monstre. Quand elle vit enfin le monstre, elle n’en crut pas ses yeux, c’était un jeune enfant. Il avait tué des hommes car on voyait des crânes à ses côtés. Elle allait prendre son épée quand son geste fut stoppé par un loup blanc énorme. Elle bouscula sur le côté et voulut tuer le loup, mais avant que son épée pénètre le corps du loup, le jeune se mit devant et reçut le coup entre les côtes. Elle soigna le garçon et le forma.

Cette femme je la connais,  je l’ai combattu en duel dix fois, et à ma plus grande honte j’ai perdu les dix fois. Et elle m’a raconté que le garçon était bien plus fort qu’elle.

-Et vous croyez que ce jeune homme soit ce jeune homme ?

-Sans l’ombre d’un doute, la dague qu’il m’a mis sur la gorge appartenait à cette femme. »

Le jeune homme était une vrai énigme pour eux deux, la princesse posa la question qui n’arrêtait pas de tourner dans sa tête :

« Mais qui est-il ?

-C’est le général des corbeaux, Lurendal le prince mercenaire. »

Ainsi il s’appelait Lurendal.

« Vous avez dit prince mercenaire ?

-Oui mais je ne sais pas d’où vient ce surnom. Ni si ça a une réelle signification. Si on veut en s’avoir plus sur lui, il faudrait parler avec Dratasan, il doit savoir des choses. »

En effet, la princesse avait vu que le premier commandant des corbeaux avaient de l’affection pour son chef. Mais arrivera-t-elle à amadouer Dratasan ? Mais pour le moment elle devait attendre.

 

Le campement des mercenaires avançaient plutôt bien, les derniers hommes s’installaient et les autres attendaient que leur chef parle. Quand tout le monde fut prêt, Lurendal sortit de la tente des commandants que Xilia avait installés. Il regarda partout, cherchant des yeux s’il y avait des absents, tous ses hommes étaient là. La plupart avait des blessures légères, mais ils étaient prêt à repartir à la guerre. Aucun des corbeaux ne bougea, si leur chef voulait les réunir c’est qu’il avait une importante nouvelle à dire.

« Je vous ai réuni pour vous dire, que Toroc a lancé des assassins contre notre protégée, il est donc de notre devoir de réduire au silence les responsables.

-Général, lança une voix, laissez moi et mes hommes y aller. Je reviendrais avec la tête des comploteurs.

-Négatif sergent Fia, j’irais moi-même ! »

Des murmures s’élevèrent, si le général y aller, la mission serait couronné de succès et que le danger le plus important serait ailleurs. Le général avait la totale confiance de ses hommes, s’il partait c’est qu’il pouvait s’en occuper seul et que d’autres choses devait être faites pendant son voyage. Le silence reprit le dessus :

« Pendant mon absence, je veux que chaque corbeau s’entraine durement, qu’il forme les recrues de l’armée régulière, et préparez-vous ! Milles démons vont nous tomber dessus d’ici quinze jours. Sergent Fia, vous avez ordre de partir en éclaireur. Quand vous aurez vu les démons, vous viendrez faire votre rapport au commandant Xilia. Prenez vos hommes Fia, et ne courez aucun danger. Commandant Xilia vous serez les yeux et les oreilles, si quelque chose se passe ici vous devez être au courant et agir en conséquence. Commandant Dartasan, vous êtes le chef de ce campement, faites tout ce qu’il faut pour protéger la princesse. Vous avez carte blanche. Ensuite….Sergent Blake, vous et vos hommes allez prendre une pause de vingt-quatre heures. Je viendrais avant de partir. »

Tout le monde baissa la tête lors du dernier ordre. Tout le monde savait que le sergent Blake et ses hommes avaient subi ce que redoutait le plus les corbeaux, la mort de l’un de leur compagnon.

Lurendal se retourna, et tous les hommes se frappèrent la poitrine avec leurs poings. Le général s’arrêta fit face à ses hommes et leur retourna leur salut. Puis disparut derrière les tentures.

Les heures défilaient, et le général était seul dans sa tente, il revoyait son plan. Si tout se passait bien, il n’aurait aucun problème à fuir avec la femme. Le souci c’était de savoir comment entrer, en finesse ou en allant par la grande porte.

« Tu te poses vraiment la question ? Tu ne sais pas jouer en finesse cher prince.

-Tais-toi ! Je ne veux pas t’entendre !

-C’est toi qui m’as appelé tout à l’heure, je te rappelle. Tu avais une si grand soif de sang que tu n’as pas pu t’empêcher de m’invoquer. Avoues tu aimes quand tu tues ! Après tout tu es la cause de leur mort ! Te rappelles-tu de leur visage ? Te rappelles-tu de ceux qui sont mort pour toi ? Ceux que tu as tués ? Et surtout… te rappelles tu de cette nuit ? Celle où toute…

-La ferme ! Tais-toi ! Je ne veux plus t’entendre. Tout ça est de ta faute. »

La voix ne dit plus rien, elle avait réussi ce qu’elle voulait, faire souffrir le général. Le général était à deux doigts de s’énerver. Mais il reprit difficilement son calme.

Il allait d’abord voir le lieutenant Blake et ses hommes, pis il irait faire sa mission de sauvetage.